Suite de notre série d'article Tips from insiders. Après l'interview du créateur de Isitagoodplaylist, un site qui permet d'identifier les playlists frauduleuses, on a décidé de poser nos questions à Tristan Schindler sur la collaboration entre marque et artiste.Tristan Schindler, fondateur de Xanadu Creative Services"J’ai occupé divers postes ces 15 dernières années. Du management au sein d’Etendard Management, le développement de la Synchronisation et des Relations Marques pour Wagram ainsi que chez Beggars ; et enfin j’ai intégré l’agence interne d’Universal Music France : A&R Agency, devenue par la suite A&R Studios. Ces expériences m’ont amené à développer ma propre structure Xanadu Creative Services qui déploie des services variés."Le rôle de Xanadu Creative Services se segmente en deux activités majeures. Tout d’abord, servir et accompagner les artistes dans leur carrière. L’industrie est à la fois très mouvante, et de plus en plus exigeante envers les artistes. On demande aux artistes d’être communicants, experts en réseaux sociaux, directeurs artistiques, producteurs de contenus et j’en passe. Ma deuxième activité est d’aider les entreprises à intégrer la musique dans leur business model, ou à renforcer leur présence dans l’écosystème actuel."Ses conseils pour les artistes en développement"Il faut aujourd’hui avoir une vision holistique de sa carrière et de son projet. Quel est le propos ? Comment est-il transmis ? Par quels moyens ? Il faut répondre à toutes ces questions pour que sa musique résonne aujourd’hui.""Développer son projet prend du temps. Le fantasme d’une musique mise en ligne et qui génère seule des millions de streams doit être annihilé. Il faut multiplier les expositions de sa musique et développer sa communauté : contenus, concerts, marketing, featurings, échange de communautés, opérations créatives, etc… Avec ou sans budget, il faut beaucoup de volonté et de persévérance."“Les artistes doivent être conscients que la musique ne suffit plus”"Le branding musical n’est ni postérieur ni exogène au développement d’un projet artistique. Au contraire, il est antérieur et endogène. Un projet musical sans branding aura du mal à émerger de l’ombre et dans l’amas de morceaux publiés chaque jour sur les plateformes de streaming."Les différents types de collaboration entre un artiste et une marquePlacements de produits : Un placement de produit dans un clip, ou lors d'une release party, et qui consiste à associer une marque à un projet de l’artiste contre une participation financière.Concerts privés : Ce sont des concerts sans billetterie, où l’artiste est payé par la marque pour performer à un événement qu’elle-même organise.Brand content : Il s’agit des opérations les plus courantes, lorsqu'une marque fait appel ponctuellement à un artiste pour créer du contenu autour d’un produit.Collections en collaboration : C’est quand une marque s’associe à un artiste pour créer une collection ou un produit. Ces opérations prennent souvent la forme de merchandising et les artistes peuvent toucher des royalties sur les ventes.Égérie : la marque décide de miser sur un artiste sur une durée plus longue (habituellement sur une année) pour mettre en avant ses produits et son message. Dans ces deals d’endorsement, l’artiste peut multiplier les opérations avec la marque : affichage en magasin, concert privé, brand content, etc.Les règles pour une collaboration réussie avec une marqueCorrespondance entre la clientèle cible de la marque et la fanbase de l’artistePartage de valeurs communes entre la marque et l’artisteImplication et fidélité de la communauté de l’artisteSes prédictions sur les futurs bouleversements à venir dans l'industrie musicaleL’industrie musicale est très mouvante. Nous avons par exemple fait une étude il y a quelques mois pour le CNM qui est déjà caduque. Bien malin est celui qui pourra anticiper le marché des cinq prochaines années.Cependant, on voit que le modèle du streaming qui pèse autour de 70% de l’industrie est en pleine mutation (multiplication des accords artists-centric par exemple) et subit des régulations permanentes (sur ses taux par exemple). Ces changements vont avoir un impact majeur sur l’industrie.On voit aussi que l’I.A. se développe à une vitesse folle, nous sommes en pleine révolution post-industrielle : il faut se préparer à voir disparaitre peu à peu les tâches opérationnelles, maintenant que celles qui sont répétitives ont presque disparu.